Les deux crises majeures auxquelles est aujourd’hui confrontée l’Europe, la crise sanitaire mondiale heureusement en reflux et la guerre en Ukraine, aux frontières orientales de l’Union, mettent en exergue l’extrême dépendance des chaînes de valeurs européennes au reste du monde. Dans son dernier ouvrage, Le choc des souverainetés (Editions Débats Publics, 2023), Pascal Lorot livre un plaidoyer pour une souveraineté industrielle renouvelée.
Le retour en grâce de la souveraineté
La crise sanitaire mondiale et la guerre en Ukraine ont opportunément remis la souveraineté sur le devant de la scène. Alors que ce concept politique était ringardisé voire diabolisé, il est désormais sur toutes les lèvres. Les élites hexagonales et européennes abandonnent peu à peu leurs illusions passées de « mondialisation heureuse » et autre « doux commerce ». Face au risque accru de dépendance du Vieux Continent, nul ne peut ignorer ce défi vital pour nos sociétés. Dans un contexte de choc des souverainetés, la France et l’Europe doivent renforcer leur autonomie stratégique.
Le temps de l’action
Les enjeux sont nombreux : résilience économique, réindustrialisation, agroalimentaire, défense, énergie, accès aux métaux rares, innovations digitales et cybersécurité. Les dirigeants des Etats et des entreprises ont la responsabilité conjointe de mettre la promotion de la souveraineté au cœur de leurs priorités. L’heure n’est plus aux tergiversations ou aux demi-mesures. Pour éviter que les nations européennes ne sortent de l’Histoire, il est temps d’effectuer des choix économiques forts. Il s’agit aussi de trancher avec le logiciel idéologique des trente dernières années. Pilier de notre architecture institutionnelle, la souveraineté est redevenue une notion clé pour penser le futur. C’est à ce seul prix que l’Europe et la France resteront dans le peloton de tête des régions qui comptent à l’échelle du monde.
Retrouvez en ligne l’interview de Pascal Lorot pour L’Opinion parue le 23 juillet 2023.
